Santé afrodescendante à Genève : Afro-Cité passe à la mise en oeuvre
La santé afrodescendante à Genève reste marquée par des inégalités persistantes, souvent invisibles dans les politiques publiques
C’est à partir de ce constat et suite au dernier scandale de l’Hôpital de la Tour que la FAANG a organisé, le samedi 18 octobre 2025, une nouvelle édition du Forum citoyen Afro-Cité.
Cette matinée était entièrement consacrée à la mise en œuvre des recommandations du rapport Afro-Cité – Santé & bien-être. L’étape du diagnostic étant passée, l’objectif était alors de passer à l’action, collectivement et de manière réaliste.
Objectif de la journée
L’objectif de cette édition était double.
D’une part, transformer les recommandations du rapport en pistes opérationnelles et concrètes.
D’autre part, identifier les conditions nécessaires à leur mise en œuvre dès 2026.
Pour cela, la FAANG a souhaité créer un espace de travail rigoureux, mais accessible. Cette fois, l’enjeu n’était pas de produire de nouvelles idées, mais de structurer celles qui existaient déjà.
Une méthodologie orientée action
Contrairement aux éditions précédentes, cette session d’Afro-Cité s’est concentrée sur la mise en œuvre.
En amont de la rencontre, les participant.e.x.s ont choisi la recommandation qu’ils souhaitaient approfondir, afin que les groupes de travail soient constitués autour d’un intérêt commun.
Chaque groupe a travaillé selon une grille claire :
- ce qui existe déjà à Genève,
- ce qui manque,
- ce qui est faisable à court ou moyen terme,
- et quels sont les partenaires qui pourraient être mobilisé.e.x.s.
Grâce à cette approche, les échanges ont rapidement gagné en profondeur.
Focus 1 - Formation des professionnel.le.x.s de santé
Un premier groupe a travaillé sur la formation des professionnel.le.x.s de santé, identifiée comme un levier prioritaire pour améliorer la santé afrodescendante à Genève.
Les discussions ont mis en évidence plusieurs constats.
D’abord, que les biais raciaux dans les soins ne relèvent pas seulement de mauvaises intentions, mais sont aussi liés à un manque de formation et de références adaptées.
Ensuite, les participant.e.x.s ont souligné l’importance d’agir dès l’entrée en fonction des soignant.e.x.s.
Enfin, une approche combinant outils numériques et ateliers pratiques a été jugée particulièrement pertinente.
Sans entrer dans les détails opérationnels, ce travail a confirmé la faisabilité d’un projet pilote structurant, en lien avec les institutions de santé genevoises.
Focus 2 - Safe spaces et santé globale
Un second groupe s’est penché sur la création de safe spaces dédiés à la santé.
Ces espaces ont été pensés comme des lieux de confiance. Ils permettraient d’accueillir la parole, d’orienter les personnes et de reconnaître leurs vécus.
Les échanges ont insisté sur une vision globale de la santé. En effet, la santé mentale, la santé physique et le conditions sociales sont étroitement liées.
Plutôt que de créer une structure isolée, le groupe a mis en avant la nécessité de :
- s’appuyer sur les dispositifs existants,
- renforcer les synergies associatives,
- et garantir une accessibilité réelle.
Focus 3 - Journée de la santé et capsules de sensibilisation
Un troisième groupe a travaillé sur la prévention et l’information, au plus près des personnes concernées.
Les participant.e.x.s ont exploré l’idée de journées de la santé, organisées dans des lieux de vie collective. Ces journées seraient complétées par des capsules de sensibilisation courtes et accessibles.
Ces formats ont été identifiés comme particulièrement efficaces. Ils permettent de toucher des publica éloignés du système de santé et contribuent également à lever certains tabous, notamment autour du dépistage et de la santé mentale.
Là encore, l’objectif n’était pas d’inventer de nouveaux dispositifs, mais de renforcer l’impact des actions existantes.
Une dynamique collective
Cette matinée a réuni des profils variés : professionnel.le.x.s de santé, acteur.rice,x,s associatif.ve.x.s, élu.e.x.s et citoyen.ne.x.s ont travaillé ensemble.
Grâce à cette diversité, les échanges ont été à la fois concrets et stratégiques. Ils ont confirmé une conviction forte : la santé afrodescendante à Genève ne peut être améliorée sans coopération.
Ce que nous retenons de cette édition
À l’issue de cette journée dédiée à la mise en œuvre des recommandations, plusieurs enseignements se dégagent :
- Les propositions du rapport Afro-Cité Santé sont activables.
- Des projets pilotes peuvent émerger sans dupliquer l’existant.
- La santé afrodescendante à Genève doit être pensée de manière transversale, collective et pragmatique.
- La FAANG joue un rôle clé de mise en lien, de coordination et de crédibilisation.
Et maintenant ?
Cette édition d’Afro-Cité marque une étape importante. En effet, elle ouvre la voie à un travail de fond, qui se poursuivra dans les mois à venir.
La FAANG continuera à accompagner la structuration de projets pilotes. Elle poursuivra également le dialogue avec les institutions, les fondations et les partenaires potentiels.
Si vous souhaitez contribuer à l’amélioration de la santé afrodescendante à Genève, nous vous invitons à nous contacter.
Télécharger le rapport Afro-Cité - Santé & bien-être
Pour découvrir l’ensemble des constats et recommandations, le rapport de synthèse Afro-Cité – Santé & bien-être est disponible en téléchargement.
