Racisme aux HUG : la FAANG demande une enquête indépendante et une tolérance zéro

La Fédération des Associations d’Afrodescendant.e.x.s et de Noir.e.x.s de Genève (FAANG) a publié un communiqué à la suite de la découverte d’une inscription raciste, d’une violence extrême, retrouvée sur la porte du bureau d’une cadre des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Cet acte grave relance une question essentielle pour Genève : le racisme aux HUG est-il un cas isolé ou le signe d’un problème systémique ?

L’affaire, révélée notamment par La Tribune de Genève et largement relayée dans la presse (Le Temps, 20 Minutes, Medinside, Léman Bleu), a mis en lumière un malaise profond ressenti depuis longtemps par une partie du personnel.

La FAANG rappelle que les institutions de santé doivent être des espaces sûrs, exempts de toute discrimination pour les patient.e.x.s comme pour le personnel.

Communiqué de la FAANG (intégral)

Racisme aux HUG : un problème structurel documenté depuis des années

Les faits récents ne sont pas isolés. Plusieurs enquêtes, articles et témoignages publics confirment l’existence de discriminations raciales dans les soins en Suisse :

Dans son éditorial « Le racisme à visage découvert à l’hôpital« , la consultante Joëlle Payom rappelle qu’un environnement raciste dans les soins menace directement la qualité du diagnostic, la sécurité des patients, et la dignité humaine.

Une manifestation citoyenne : les soignants racisés se mobilisent

Le 14 novembre 2025, l’Association des Professionnels de la Santé Racisés (APSR) a organisé une manifestation pacifique au Parc des Chaumettes, face aux HUG.

Plusieurs revendications ont été portées, dont :

Cette mobilisation citoyenne a été relayée par MIA – Portail Africain, qui a publié une série de témoignages sur son compte Instagram.

Ce que la FAANG demande : enquête indépendante, protection des victimes et réformes structurelles

La FAANG considère que les mesures prises jusqu’ici ne sont pas suffisantes :

C’est pourquoi la FAANG exige :

1. Une enquête indépendante qui couvre l’ensemble de l’hôpital

mandatée à une institution sans liens passés ou présents avec les HUG.

2. La protection immédiate des victimes et lanceurs d’alerte

Avec réintégration des personnes sanctionnées pour avoir dénoncé le racisme.

3. Des sanctions claires et cohérentes

Pour tout acte raciste ou complicité.

4. Une évaluation de l’impact du racisme sur la patientèle

Qui inclut l’analyse du « syndrome méditerranéen », documenté scientifiquement.

5. Des formations obligatoires pour tout le personnel

Sur l’antiracisme, les biais discriminatoires, l’intégrité et la relation de soin.

Un sujet déjà documenté par la FAANG : le rapport Afro-Cité sur la santé

Cette actualité résonne fortement avec les conclusions du Forum Afro-Cité 2024 consacré à la santé et au bien-être des Afrodescendant.e.x.s.

Rapport complet :

Afro-Cité #4 – Santé et bien-être – Synthèse des résultats

Les participant.e.x.s avaient déjà souligné :

Séance de mise en œuvre – 18 octobre 2025

Suite à ce rapport, la FAANG a organisé une séance de travail pour prioriser les recommandations, établir un plan d’action, et structurer le dialogue avec les institutions publiques (dont les HUG et l’Agenda 21)

L’événement du mois d’octobre s’inscrit donc dans un continuum : ce qui arrive aujourd’hui aux HUG n’est pas une surprise, mais une alerte que nous n’avons cessé de documenter.

Conclusion : une responsabilité collective pour un hôpital sûr et équitable

Les HUG sont un pilier de la santé à Genève. Leur capacité à prendre des mesures fortes sera déterminante pour restaurer la confiance du personnel, protéger la patientèle, et garantir un service public équitable.

La FAANG continuera de suivre la situation de près, en collaboration avec les associations partenaires, les professionnel.le.x.s de la santé, les institutions publiques, et la société civile.

La lutte contre le racisme aux HUG – comme dans toute institution – n’est pas un débat : c’est une urgence de santé publique.